C’est là que je viens me cacher quand j’ai peur.
Peur de quoi, Madame Rosa ?
C’est pas nécessaire d’avoir des raisons pour avoir peur, Momo.
Ça j’ai jamais oublié, parce que c’est la chose la plus vraie que j’aie jamais entendu.
Extrait de La vie devant soi, Romain Gary
Dans ce merveilleux ouvrage, Romain Gary arrive à tout dire sur la peur, en quelques lignes seulement. Mais lorsque la peur se manifeste hors des pages de son livre pour atterrir dans notre vie, on a tendance à oublier tout cela.
Que ce soit la peur du changement, du rejet, de l’échec, du succès, la peur de vieillir, d’aimer ou celle de perdre, nous connaissons tous la peur. Une pensée, une parole, une rencontre, une croyance, un souvenir, une odeur, pourrait la déclencher. Peu importe sa forme ou sa provenance, elle peut nous tomber dessus n’importe où, n’importe quand. Et même s’il n’y a aucun danger réel, elle nous paralyse sur place, nous terrifie et nous pousse à nous cacher ou à courir.
Mais il y a une raison derrière tout cela. Pourquoi, en l’absence de tout danger, avons-nous si peur ?
La réponse est si simple qu’elle risque de vous choquer : la peur nous apparaît menaçante parce que nous ne prenons jamais le risque de la confronter.
Rien qu’en cessant de la fuir, vous pourriez lui retirer une grande partie de son énergie, une grande partie de son contrôle et de son pouvoir sur vous. Chaque fois que vous l’examinez de plus près, vous la démasquez. Et il vous sera alors possible de constater que la peur est un as du mensonge. Elle aime vous faire croire deux choses : la première est que vous êtes en danger. La seconde, qu’elle a le pouvoir de vous protéger. Ce sont deux tromperies.
Primo, vous n’avez rien à craindre.
Secundo, on le répétera jamais assez : la peur de l’échec ne peut nous protéger de l’échec, la peur de vieillir n’a aucun pouvoir sur les rides, la peur du changement ne peut empêcher le changement.
Alors, comment s’en libérer ?
SOYONS HONNÊTES AVEC NOUS-MÊMES
Pour se libérer de nos peurs irréelles, soyons brutalement honnêtes avec nous-mêmes en se posant les questions suivantes :
Qu’est-ce que j’évite ?
À quoi est-ce que je m’agrippe désespérément, en ce moment ?
Qu’est-ce que je veux contrôler ?
Est-ce que cette façon de faire m’apporte plus de joie, de créativité, d’énergie et de bonheur ?
La peur peut devenir une excuse, une habitude, un conditionnement, voire même une dépendance. Suis-je disposé à m’en libérer ? Au plus profond de moi-même, est-ce que je souhaite me défaire de cette peur ou est-ce que j’achète du temps ? Soyez franc.
Peu importe vos réponses, pratiquez la bienveillance et la patience envers vous-mêmes. À mesure que vous méditerez sur ces questions, la peur s’affaiblira et au bout d’un moment, elle cédera le passage et vous pourrez aller de l’avant.
TROIS ÉTAPES POUR ALLER DE L’AVANT
Il y a de nombreuses façons de travailler sur nos peurs. Personnellement, je procède en 3 étapes :
1. J’admets que j’ai peur, que c’est hyper-inconfortable et j’honore ce que je ressens. (Ici, à cette première étape, respirer, marcher, méditer, pratiquer le yoga et le qi gong sont mes précieux alliés.)
2. Je me rappelle que je ne suis pas seule à avoir peur. Ce que j’expérimente en ce moment, d’autres l’ont vécu et surmonté avant moi. (À cette étape, je vais me nourrir de courage en lisant sur la vie de quelqu’un qui m’inspire.)
3. Je demande le courage de laisser partir toute peur qui n’a plus raison d’être et celui de passer en mode action. (À cet effet, vous trouverez sur ce site des ressources qui pourraient vous être bénéfiques.)
Par la suite, agissez. Faites un pas. Même si c’est un tout petit pas, une minuscule action, trouvez un acte à votre portée et franchissez la prochaine étape. Même si vous avez peur, vous n’en mourrez pas. Foncez et oubliez le résultat. Ce qui compte c’est l’acte lui-même et le courage dont vous avez fait preuve. Et rappelez-vous que vaincre la peur ne signifie pas ne plus la ressentir, mais ne plus lui laisser le contrôle de notre vie.
CONCLUSION
Bien entendu, ces outils ne sont ni des baguettes magiques ni des solutions miracles. Il faut du temps et une infinie patience pour se libérer de nos vieilles peurs. Et surtout, s’encourager à les questionner et à les confronter, sur une base régulière. Un dernier conseil : commencez avec de toutes petites craintes, puis progressez graduellement vers des peurs plus importantes, et ce, toujours en respectant votre rythme. Célébrez chaque avancée, si petite soit-elle.
Si vous vous sentez submergé par la peur, n’hésitez pas à consulter un professionnel de la santé.
Que la vie vous soit douce,