De nos jours, il est difficile de demeurer immobile, ne serait-ce que pour quelques minutes.
Les distractions extérieures, les fourmillements intérieurs, les émotions, les sensations, le bruit, le besoin de divertissement, tout nous pousse à fuir le moment présent.
On s’agite constamment pour ne pas ressentir les parties inconfortables du corps, les sensations douloureuses, les énergies sombres et les aspects de soi qu’on préfère ignorer.
On bouge continuellement pour reléguer au fond de l’inconscient les émotions conflictuelles et les angoisses existentielles.
On pense qu’en s’affairant ailleurs, les pensées et les émotions disparaitront sans laisser de marques dans l’esprit. Mais, c’est le contraire qui se produit.
L’effet le plus nocif d’un manque d’entraînement de l’esprit c’est le décentrement de notre énergie. Et lorsque notre énergie est fragmentée, notre attention est divisée et notre mental est plus instable. Ce faisant, non seulement les sentiments perturbateurs continueront à surgir, mais ils finiront par s’additionner et nous risquons ainsi de perdre le pouvoir de les assagir.
C’est en nous entraînant ainsi sur de courtes périodes méditatives, à demeurer immobile, que nous parvenons à stabiliser notre mental, mais aussi à coexister paisiblement avec les courants de nos pensées, sans partir à la dérive.
Alors, posez-vous la question : Qu’arriverait-il si vous réussissiez à ne pas bouger durant une minute ? Cinq minutes ? Dix minutes ?
Vous découvririez peut-être, à votre tour, que l’immobilité contient des forces insoupçonnées. Qu’elle nous enracine et nous centre en nous-mêmes, nous enseigne la patience, l’humilité, la quiétude face aux tempêtes intérieures.
Je sais que c’est difficile à croire, mais pratiquer l’immobilité permet aux émotions négatives de s’épuiser d’elles-mêmes. L’immobilité méditative ne signifie pas la rigidité ni la fixité du corps. Ici, il ne s’agit pas de refouler les émotions, mais de leur laisser tout l’espace intérieur nécessaire pour qu’elles fondent comme de la glace au soleil.
C’est un acte courageux que celui de demeurer centré en soi-même, peu importe les inconforts et les difficultés dont nous faisons l’expérience. Mais lorsque cette immobilité se nourrit de compassion et de bienveillance, nous expérimentons le plein pouvoir et le plein potentiel de notre humanité.
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Que la vie vous soit douce,
Nicole