Depuis quelques temps, j’ai l’impression que la peur est omniprésente dans notre société.
Bien entendu, des évènements comme un incendie, un accident, un tremblement de terre justifient grandement la peur. Et chaque être humain la ressent devant de tels dangers. De fait, la peur agit comme un mécanisme naturel de survie.
Mais, ce n’est pas de cette peur-là dont il est question dans ce billet. Je vous parle ici de la peur qui s’infiltre dans nos vies sans la moindre trace d’une menace extérieure. Celle qui, peu à peu, prend le dessus sur votre vie. Celle qui est déclenchée par une pensée répétitive, une fausse croyance, une idée fixe, un souvenir douloureux, une obsession.
Cette peur sournoise qui nous envoie des messages négatifs dans le but de nous contrôler, de nous manipuler, de rétrécir notre champ d’action et de limiter nos choix et nos options. Cette peur, dont nous sommes souvent les victimes inconscientes, nous conditionne à croire que nous n’avons ni talent ni droit d’être libres et heureux. Elle nous condamne à répéter les mêmes gestes, jour après jour et à demeurer prisonniers de nos habitudes.
Démasquer la peur
Pour démasquer la peur, il faut être en mesure de la reconnaître sous ses différents masques. Par exemple, la peur peut se dissimuler sous l’arrogance, la culpabilité, la colère, la dépression, la honte. Dans notre vie de tous les jours, elle se faufile aussi sous différents modes de comportements : l’incapacité à dire « non », la tendance à courir tout le temps, la quête du perfectionnisme, l’obsession de vouloir tout contrôler, la procrastination, le sentiment de ne pas être à la hauteur, de se sentir constamment dépassé par les évènements, d’être incapable d’avancer ou de ne jamais être en paix intérieurement.
Comment s’en libérer ?
Premièrement, vous devez savoir que la peur se nourrit exclusivement de notre confiance en elle. Elle survit dans notre esprit parce que nous croyons aveuglément ce qu’elle nous dit, sans jamais examiner, mettre en doute, ni confronter ce qu’elle avance.
Deuxièmement, pour s’en détacher, il faut lui faire face. Oui, vous avez bien lu. Pour se libérer d’une peur, il est essentiel de faire plus ample connaissance avec elle. Il faut apprendre à la connaître, à la comprendre et finalement, à s’en libérer, étape par étape. Voici comment procéder :
Se détacher de la peur
Asseyez-vous confortablement dans une position où vous vous sentirez stable, digne et alerte. Prenez quelques respirations pour vous détendre intérieurement et pour cultiver un état calme et confiant. Dès que vous vous sentirez centré en vous-même, dites-vous que vous en avez assez d’avoir peur de tout et de rien.
Songez à toutes ces peurs inutiles qui, au fil des ans, vous ont volé tant d’énergie et tant de temps. Rappelez-vous de tous ces moments où vous vous êtes inquiétés pour rien. Soyez conscient que par le passé, maintes et maintes fois, la peur vous a obligé à renoncer à des sorties, des projets, des rêves, des aspirations.
Reconnaissez qu’en réalité cette peur provient de vous, de vos pensées, des voix dans votre tête. Cette inquiétude ou cette frayeur est ensuite alimentée par des sensations dans votre corps que vous cherchez à fuir ou à faire taire.
Maintenant, interrogez-vous avec douceur: est-ce que cette peur est réelle ? Attendez un moment en laissant cette question résonner. Si la peur se met à bouger, à trembler, restez calme. Ressentez-la. Ne la fuyez pas. Ne tentez pas de la chasser ni de la refouler. Accueillez-la du mieux que vous pouvez en respirant lentement.
Ce moment risque d’être un peu inconfortable, mais il est temporaire. Rappelez-vous que vous êtes plus fort que la peur et que pour survivre, elle a besoin de vous, car c’est vous qui l’avez créée avec vos pensées et vos scénarios.
Tout en conservant votre attention sur votre respiration, questionnez-vous : qui serais-je sans cette peur ? Que ferais-je si je n’écoutais pas mes peurs ? Suis-je prêt(e) à vivre sans cette peur ? À la laisser partir ?
Ne forcez rien. Laissez la réponse jaillir intérieurement. Si cela vous aide, prenez un papier et un crayon, et écrivez tout ce que vous ressentez. Ne censurez rien. Puis, le calme revenu, fermez les yeux et prenez une grande respiration par le nez. Revenez au moment présent. Et félicitez-vous du courage dont vous avez preuve.
Trouver le courage en soi
Vaincre la peur ne signifie pas ne plus jamais avoir peur, mais de ne plus laisser la peur dominer toute notre vie. Pour se défaire de la peur, il faut sortir de nos têtes et prendre le chemin du coeur. Courage vient du latin cor, qui signifie « coeur ». Le courage, c’est le triomphe du coeur sur le mental. Voici un merveilleux exercice que je pratique régulièrement pour transformer un moment de peur en un instant de courage.
Dès que je ressens une peur surgir en moi, je pose une main sur mon coeur et l’autre sur le ventre. Je reste là quelques secondes, corps, coeur et esprit, dans l’instant présent, à respirer tout doucement. Après un moment, j’inspire profondément en répétant silencieusement sur le mot « calme ». J’expire lentement en soufflant loin de moi la peur.
Peu à peu, mon souffle me libère de l’angoisse. Je sens que mon esprit lâche prise et que mon coeur s’ouvre. Graduellement, la peur cède sa place au calme, à la confiance, à la joie, à la force du moment présent.
Par la suite, je me questionne : quelle serait la prochaine action à poser pour avancer malgré la peur? Suis-je prête à faire face à un peu d’inconfort ? À sortir de ma zone de sécurité et à faire un pas devant ? À prendre le risque d’avancer malgré la peur ?
Malgré son apparente simplicité, cet exercice est véritablement efficace. Il permet de gérer de façon positive et de manière constructive nos peurs. Ce n’est pas une baguette magique, mais grâce au souffle et à la chaleur des mains, la pensée obsessionnelle se transforme naturellement en un sentiment de stabilité et de sécurité.
Pour clore cet exercice, songez à toutes les conséquences positives qui découlent d’une vie libérée de ces peurs inutiles. Sentez ces bienfaits intérieurement et n’attendez plus. Mettez-vous à l’oeuvre dès maintenant.
Que la vie vous soit douce,
Nicole