La période des vacances est courte. On souhaiterait tous en profiter pleinement. Comment y parvenir? L’étymologie du mot, déjà, indique la direction à prendre : « vacances », du latin vacans, participe passé du verbe vacare, signifiant « être libre, vacant, inoccupé ».
Un autre indice ? Dans l’expression « être en vacances », l’accent est placé sur « être » et non sur « vacances ». Sur le papier, c’est assez simple, mais en réalité, comment s’y prendre ?
S’accorder un temps d’ajustement
Premièrement, même si ça fait des mois que vous attendez ce moment lorsque arrivent les vacances, ne croyez pas que vous arriverez à décrocher ni à devenir zen en une petite journée. Selon le niveau de fatigue accumulée, vous devrez prévoir deux ou trois jours de véritable repos, parfois même un peu plus, pour que les hormones du stress – l’adrénaline et le cortisol – se normalisent.
Là encore, plus on est claqué, vanné, épuisé, plus le corps et l’esprit auront besoin de temps pour passer en mode « détente ». Par la suite, la digestion, la concentration, le sommeil et les émotions vont se réguler. En effet, selon la Dr Sonia Lupien (auteure de Par amour du stress, éditions au Carré, 2010), fondatrice et directrice scientifique du Centre d’études sur le stress humain (CESH), le corps humain est conçu pour lui-même rétablir son équilibre en neutralisant les hormones de stress.
Planifier, mais pas trop !
Pensez-y un instant. Si, au départ, vous vous fixez une tonne d’objectifs à atteindre, si vous êtes obsédé par chaque détail ou si vous planifiez chaque jour au quart de tour, votre été ressemblera à un véritable tourbillon d’activités. Croyez-en mon expérience : il est facile de transposer notre obsession de la performance et de la rentabilité dans nos vacances. Ce qui ne laisse aucune chance ni au corps ni à l’esprit de se ressourcer. Pour être plus zen cet été, du mieux que vous le pouvez, trouvez le juste équilibre entre faire des activités de toutes sortes et « être »là, à ralentir et à accueillir la vie, telle qu’elle se présente à vous.
Ralentir, un mantra pour les vacances
Quand vous êtes conditionné à vérifier vos courriels à la vitesse de l’éclair, quand vous expédiez, au minimum, dix textos à l’heure, ce réflexe de vitesse peut vous suivre et vous poursuivre durant vos vacances. Rien de mieux qu’un changement de vitesse pour faire diminuer le niveau de stress. « Aller un peu moins vite fait partie de ces mesures faussement anodines qui pourraient fort bien transformer notre vie », affirme le neuropsychologue américain Rick Hanson.
Ralentir permet non seulement de reprendre son souffle, mais aussi d’élargir notre champ d’attention, d’être plus calme et plus disponible à ce qui se passe en soi et autour de soi. Une chose à la fois.
Revenir à l’essentiel
Comment faire ? Accordez-vous des moments, à intervalles réguliers, tout au long de votre journée, où vous choisissez volontairement de ne faire qu’une chose à la fois. Par exemple, à l’heure du déjeuner, exercez-vous à savourer pleinement votre repas. Si vous marchez vers un parc ou pour vous aller à un rendez-vous, respirez lentement et concentrez-vous sur vos pas, votre souffle ou sur les bruits ambiants.
Autre point : il faut résister à la tentation de vouloir rentabiliser chaque instant de chaque journée. L’été nous est donné pour goûter à la liberté intérieure. Cette liberté découle non seulement d’un agenda allégé, mais aussi de notre pleine présence à notre expérience du moment. Dès que l’on arrive à prêter attention à une chose à la fois, notre cortex préfrontal, généralement occupé à focaliser notre attention sur mille et une choses en même temps, passe à un autre niveau de conscience, plus vaste et détendu.
Débrancher pour vous reconnecter
La période estivale est brève. Au lieu de déambuler dans la rue l’oreille vissée à votre téléphone intelligent ou d’occuper chaque moment libre en surfant sur les réseaux sociaux, pourquoi ne pas donner un répit à vos neurones ? Eux aussi ont besoin d’un temps de vacances. Vo us pourriez commencer, par exemple, par désactiver certaines notifications sur votre portable. À quoi bon traîner tout cet attirail ? Sans tout bazarder, vous pourriez, de temps à autre, mettre l’appareil en sourdine ou le ranger dans un endroit difficile d’accès.
L’idée n’est pas de vous imposer un plein sevrage de vos écrans, mais de vous réserver du temps de qualité pour vous reconnecter au monde qui vous entoure. Évidemment, ce n’est pas facile à faire, mais le fait de bouger, courir, nager, marcher dans la nature et se mettre en mouvement est l’un des moyens les plus puissants pour faire le vide afin de refaire le plein.
Être en vacances, c’est aussi ne rien faire!
Oui. Vous avez bien lu. Zéro projet. Zéro activité. Zéro rumination. Juste être. Où que vous soyez, cet été, exercez-vous à revenir au monde. Autrement dit, soyez pleinement, corps-coeur-esprit, là où vous êtes. Redécouvrez la joie d’être présent, comme un enfant. Accordez-vous le temps de savourer des choses simples de l’existence, comme fermer les yeux pour sentir le soleil sur votre peau, pour écouter le chant des oiseaux, pour faire une sieste à l’ombre ou pour méditer en ne faisant rien d’autre qu’être vous-même. À cet instant même.
Je vous souhaite de belles vacances!
Nicole
(Ces conseils sont tirés d’un billet que j’ai rédigé pour le magazine européen Sens & Santé, été 2018)