Exercice méditatif

 

L’art de l’attention nous permet d’accéder à un paysage sonore des plus riches et des plus diversifiés.

Arrêtez-vous un instant. Prêtez toute votre attention au paysage sonore qui vous entoure.

Ouvrez une fenêtre ou sortez dehors, si c’est possible.

Entendez-vous le frissonnement du vent, le tambourinement de la pluie qui tombe, le bruissement des feuilles, le murmure d’un ruisseau, le bourdonnement des abeilles, le gazouillis des oiseaux, le clapotis de l’eau ou du fleuve qui roule ses eaux ?

Le silence aussi fait partie de ces panoramas sonores. C’est le « grand » orchestre de la vie. Celui qui joue la symphonie du moment présent.

L’entendez-vous qui se glisse entre les sons ? Écoutez le silence, la sonorité de la nature, les bruits de la ville avec la même équanimité…

Entendez-vous l’alarme qui sonne, la clameur de la ville, le vrombissement d’un poids lourd, le crissement des pneus, les klaxons dans la circulation, la musique qui jaillit d’un portable ou celle qui vous parvient de chez le voisin ?

Entendez-vous ce paysage sonore ? Les bruits sourds des voix, les sifflements des climatiseurs, des appareils de chauffage, les froissements de papier, le son des pas ?

Et tous ces autres sons que nous n’avons jamais réellement écoutés… les grincements de dents de l’impatient, les promesses faites aux nouveaux arrivants, les soupirs des sans-abris, les plaintes des mécontents, les sanglots des esseulés, les pleurs des endeuillés, les percevez-vous ?

Écoutez… Entendez-vous les chuchotements des amoureux, les babillements du nouveau-né, les gazouillis du bébé, les rires de l’enfant, les marmonnements de l’adolescent, les bavardages entre amis ? Les geignements sourds du malade ? Le son sacré du dernier souffle du mourant ?

Avez-vous déjà entendu la puissance du silence qui suspend le temps ? Entendez-vous la sonorité du moment présent qui ne connaît ni début ni fin, qui se déploie infiniment, ici et maintenant, partout et ailleurs, en cet instant ?

Écoutez… Entendez-vous la symphonie de l’impermanence ?

C’est la symphonie de la vie qui joue.

(Extrait tiré de Tout Passe, éditions Édito)

 

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