Que nous nous en rendions compte ou non, toutes nos activités sont influencées par notre attention. Notre survie, notre état de santé physique et mentale, autrement dit notre bien-être global, dépendent de notre niveau d’attention. Quand notre attention est dispersée ou agitée, elle entraîne notre esprit dans tous les sens et dans toutes les directions.

En revanche, quand elle est centrée et ouverte, établie dans l’ici et le maintenant, nous sommes entièrement réceptifs et présents aux gens, à l’environnement, aux événements. De surcroît, nous nous sentons plus confiants, plus vivants. Cette façon d’être à soi, au monde, éveille nos sens, pacifie nos esprits et libère en nous le souffle de la créativité, de la curiosité, de la joie.

Et bien qu’elle ne soit pas miraculeuse, la pratique de l’attention, jumelée à cette qualité d’être qu’on appelle la bienveillance, rendra des difficultés et des instants douloureux moins pénibles à vivre.

Être bienveillant, c’est faire preuve d’acceptation, d’attention et d’écoute profondes envers soi-même. Envers les autres. Envers notre monde.

Quand je guide des séances méditatives, certaines personnes me confient qu’elles éprouvent une certaine résistance à l’égard de l’exercice de la bienveillance. Elles croient qu’elles vont devenir égocentriques, narcissiques. Ou alors, elles confondent l’auto-compassion à de l’apitoiement ou à un caractère faible. 

Faire preuve de bienveillance envers soi-même ne signifie pas qu’il faille satisfaire tous ses petits désirs au détriment des autres, et ce n’est faire preuve ni de laxisme ni de passivité. C’est tout le contraire. Diriger un regard de compassion et une douce attention, sans porter aucun jugement, vers nos propres souffrances nous apporte la force intérieure, la dignité et la sagesse de traverser nos expériences de façon plus consciente.

Être ouvert, disponible et réceptif à qui vous êtes et à ce qui est, à chaque instant, voilà ce qu’on appelle vivre en pleine présence. Et c’est par notre pleine présence au monde que notre vie se transforme.

S’offrir un moment de silence, quelques respirations profondes et une pensée de bienveillance, vous le constaterez par vous-même, peut changer un moment d’inconfort en réconfort.

Alors qu’il suffit de peu de choses pour que notre esprit s’emballe, se disperse, se fragmente ; il suffit aussi de peu de choses pour le ramener au calme. À chaque instant, le choix est nôtre.

En réalité, rien n’est plus important et plus précieux que notre faculté d’attention.

Chaque instant de notre vie en dépend.

Et cette faculté, elle se cultive comment ?

Elle se cultive en méditant.

Que la vie vous soit douce,

Nicole

(Extrait tiré de Revenir au monde, publié aux éditions de l’Homme.)

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