Parce que nous n’avons pas appris à cultiver un état de présence attentive et bienveillante au coeur de notre quotidien, nous perdons le contact avec l’essentiel. Et l’essentiel, c’est l’instant présent.
L’attention est le seul outil par lequel nous pouvons reprendre contact avec la réalité du monde. Notre survie, notre état de santé physique et mentale, autrement dit notre bien-être global, dépendent de notre niveau d’attention. Que nous nous en rendions compte ou non, toutes nos pensées, nos paroles, nos actions et nos activités sont influencées par notre attention.
Quand notre attention est dispersée ou agitée, elle entraîne notre esprit dans tous les sens et dans toutes les directions. En revanche, quand elle est centrée et ouverte, établie dans l’ici et le maintenant, nous sommes entièrement réceptifs et présents aux gens, à l’environnement, aux événements. De surcroît, nous nous sentons plus vivants. Nos habitudes les plus routinières en apparence, comme partager un repas en famille ou discuter avec un ami, se transforment en de véritables découvertes. Quand nous dirigeons notre attention sur ce qui se passe ici et maintenant, tous nos sens s’ouvrent. Un moment des plus ordinaires peut devenir l’expérience la plus riche qui soit.
En réalité, rien n’est plus important et plus précieux que notre faculté d’attention. Chaque instant de notre vie en dépend. Par exemple, lorsque nous traversons un moment merveilleux, le fait de prêter attention à ce qui se passe en soi et autour de soi amplifie notre joie de vivre, notre bonheur intérieur. À l’inverse, lorsque nous vivons une période difficile, de prêter une attention bienveillante à ce qui se passe en nous-même transformera cette expérience et rendra ces instants douloureux moins pénibles à vivre.
Quand je guide des séances méditatives, certaines personnes me confient qu’elles éprouvent une certaine résistance à l’égard de cette pratique de la bienveillance. Elles croient qu’elles vont devenir égocentriques ou elles associent ce sentiment à de l’apitoiement ou à un caractère faible. C’est là une idée fausse. Faire preuve de bienveillance envers soi-même ne signifie pas qu’il faille satisfaire tous ses petits désirs au détriment des autres, et ce n’est faire preuve ni de laxisme ni de passivité. C’est tout le contraire. Diriger un regard de compassion et une douce attention, sans porter aucun jugement, vers nos propres souffrances nous apporte la force intérieure, la dignité et la sagesse de traverser nos expériences de façon plus consciente.
Être attentif, ouvert, réceptif et bienveillant à ce qui est, à chaque instant, voilà ce qu’on appelle vivre en pleine présence. Et c’est par cette pleine présence qu’on peut se reconnecter à soi-même, au monde et que notre existence, peu à peu, se transforme.
Que la vie vous soit douce,
Nicole