Je rentre de deux semaines de vacances passées dans la nature. Durant cette période de repos, j’ai pris le temps de renouer profondément avec le silence. Le silence des matins brumeux, celui des nuits étoilées, celui des après-midis entrecoupé par le son du vent, le chant des oiseaux, le battement de la pluie ou le bourdonnement d’une tondeuse, mais aussi le silence de mon âme et de mon coeur. 

Une fois de plus, j’ai réalisé à quel point le silence est une profonde source d’épanouissement. Je crois même que c’est une condition essentielle à notre mieux-être. Un peu de silence pour reposer notre corps de la cacophonie de la vie urbaine et notre esprit du constant bavardage de nos neurones, c’est vital. 

Récemment, je lisais dans une revue médicale que, de nos jours, de plus en plus de gens souffrent d’acouphènes. Bien sûr, cette affection peut avoir de multiples causes, mais ne faudrait-il pas aussi se questionner sur comment préserver la santé de nos oreilles ? Ne faudrait-il pas instaurer dans notre quotidien des pauses de silence pour reposer nos sens, tout particulièrement nos oreilles qui sont continuellement ouvertes sur le monde et vulnérables à tant de bruits ?

À cet effet, il existe une pratique toute simple appelée l’écoute en pleine présence. Il s’agit simplement de s’arrêter, quelques instants chaque jour, pour écouter consciemment les bruits, les sons et le silence.  Écouter de tout son être un son, un bruit,  simplement,  sans le rejeter comme étant désagréable ou encore, sans retenir un autre son qu’on juge plus agréable , s’avère être une méditation de pleine conscience.

La force cachée de cette pratique tient du fait que nous dirigeons notre attention sur l’instant présent pour l’entendre nous « parler » avec bienveillance. Par exemple, dans des moments d’angoisse ou de solitude, le simple fait d’écouter pleinement instant après instant, permet de libérer l’esprit du torrent des pensées. Comment ? 

En détournant l’attention de nos inquiétudes et de nos ruminations, l’esprit s’ouvre sur un univers plus vaste. Étonnamment, de cet espace de non-jugement émerge un silence intérieur qui nous apaise, nous réconforte, nous fortifie. Je crois que c’est Mozart qui disait que le silence entre les notes est aussi de la vraie musique. En ce sens, écouter le silence ne revient-il pas à écouter la symphonie du monde qui nous entoure ?

Avec le temps et la pratique répétée, on découvre que la claire conscience d’écouter le monde, sans jugement, nous permet aussi de cultiver certaines qualités comme la patience, la tolérance, la compassion envers soi-même, envers les autres et envers le monde qui nous entoure.

Pourquoi ne pas en faire l’essai, un peu chaque jour, en vous arrêtant quelques instants pour simplement écouter le paysage sonore? Vous constaterez par vous-même à quel point l’exercice de l’écoute en pleine présence fait un bien fou! Vous pourrez ensuite l’insérer, ici et là, dans votre quotidien. 

Que la vie vous soit douce,

Nicole 

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