Dernièrement, j’ai été fort occupée à terminer l’écriture d’un nouvel ouvrage sur lequel je travaillais depuis plus d’une année déjà. Tout au long de ce processus de création, tel un lointain murmure, la peur était présente, mais elle se faisait discrète et se tenait tranquille. Puis sans crier gare, juste avant d’expédier le manuscrit à ma maison d’édition, elle s’est manifestée ! Heureusement qu’avec les années, j’ai appris comment travailler avec elle et c’est la raison pour laquelle je vous en parle, aujourd’hui. J’aimerais vous partager les 4 étapes qui me sont les plus utiles pour déjouer les petites comme les grandes peurs.
1. DÉMASQUER LA PEUR
Saviez-vous que la peur peut adopter différents visages ? Qu’elle peut se faufiler dans votre quotidien en limitant vos choix, en influençant vos décisions, en rétrécissant votre champ d’action, sans que vous puissiez la reconnaître ?
En effet, la peur adore se déguiser. Saviez-vous qu’elle porte parfois le masque de l’insatisfaction, de l’intolérance, de l’impatience, de la colère ? Qu’à d’autres moments, elle emprunte le visage de la jalousie, de l’envie, du jugement, de la rancune ou de l’apitoiement ? À d’autres moments encore, elle peut se transformer en découragement, en cynisme, en tristesse, en une dépendance ou même en une dépression ?
Nous ne savons pas les démasquer et c’est la raison pour laquelle nos peurs vont et viennent librement dans nos esprits, dans nos vies. Elles naissent avec des pensées, des émotions, des ressentis corporels, des projections, des anticipations, mais la plupart du temps, nous évitons de les ressentir ou de leur faire face. Pourtant, cette rencontre peut s’avérer des plus fécondes. Voici comment s’y préparer :
Une fois que l’on a ciblé sous quelle forme la peur se présente le plus souvent dans notre vie (insatisfaction chronique, mélancolie, jalousie, rancune, etc.), la prochaine étape consiste à cesser de la nourrir. Par exemple : Arrêtez-vous un instant et réfléchissez à une peur qui vous empoisonne l’existence présentement.
À présent, si vous l’examinez de près, vous constaterez que cette peur n’est pas réelle. En ce sens, la peur n’est souvent qu’une histoire qu’on se raconte à soi-même, qu’un scénario qu’on élabore dans nos têtes et qu’on nourrit inconsciemment mais continuellement avec des idées négatives, des illusions névrotiques, des projections hypnotiques …
En effet, 99 % de nos peurs sont irréelles. Elles n’existent nulle part ailleurs que dans notre imaginaire. Ce ne sont que de pures constructions de notre mental. Par conséquent, la bonne nouvelle est que ces peurs préfabriquées tirent leur force du fait que nous croyons en elles et que nous ne les affrontons jamais. Mais dès que nous nous arrêtons, que nous revenons au monde, ici et maintenant, dans l’instant présent, on prend conscience que rien de tout cela au fond, n’est vraiment réel ! On leur coupe l’herbe sous le pied.
2. QUESTIONNEZ-VOUS
Grâce à cette prise de conscience, vous pouvez maintenant cesser de fuir et décider de confronter votre peur. Comment ? Questionnez-vous :
Suis-je en danger, en ce moment même ?
Quelle est la pire chose qui puisse m’arriver ?
Cette peur est-elle réelle ou est-ce moi qui la fabrique ?
Qui serais-je et que ferais-je si je n’écoutais pas cette peur ?
Questionner nos peurs, c’est les affronter. Et dès qu’on les questionne, elles perdent leur emprise sur notre esprit. Afin de ne plus être une victime inconsciente de la peur, faites cet exercice chaque jour, car chaque fois que vous contestez vos peurs, vous les affaiblissez. Vous gagnez un peu plus sur vos peurs.
Pour vous encourager à faire cet exercice, rappelez-vous que vos peurs ont besoin absolument de vous pour exister. Elles survivent grâce à vos pensées, à votre énergie, à votre confiance en elles. Mais dès que vous les remettez en question, vous coupez le fil d’alimentation et elles perdent beaucoup de leur pouvoir de survie.
3. N’ATTENDEZ PLUS !
La peur tire sa force du fait qu’on attend à plus tard, à demain ou après-demain pour la questionner et la mettre en doute. N’attendez pas plus.
Songez à tous ces moments perdus, à ces renoncements, ces projets, ces rêves, ces aspirations que vous avez mis de côté en raison de peurs fictives et imaginaires. Rappelez-vous à quel point la peur est une voleuse d’énergie, qu’elle nous contracte, nous renferme sur nous-mêmes et qu’elle limite nos choix et nos options.
Avec le recul, vous pouvez aussi reconnaître que ces peurs anciennes n’étaient que des pensées, que du bruit dans votre tête. Plus vous en prendrez conscience et plus il vous sera facile de ne plus écouter ces pensées inutiles et peut-être même d’en rire de bon coeur.
Dès aujourd’hui, prenez la ferme décision que vos peurs ne vous empêcheront plus de vivre votre vie. Dès que l’une d’entre elles se pointe, respirez un grand coup et dites-vous plusieurs fois de suite intérieurement: « Fini ! J’en ai assez d’avoir peur inutilement.»
Souvenez-vous de ce mantra, adoptez-le, inscrivez-le sur un post-it, placez-le bien en vue et répétez-le souvent au quotidien.
4. LÂCHEZ PRISE
D’où viennent nos peurs ? Une grande majorité de nos peurs sont alimentées par notre soif de contrôle. Nous sommes continuellement à vouloir contrôler ce qui se passe de nous, autour de nous, les situations, les opinions des autres et les évènements …
Plus on tente de tout contrôler, plus la peur augmente en force. À l’inverse, dès qu’on choisit de lâcher prise intérieurement et d’être en harmonie avec ce qui est, la peur diminue.
Lâcher prise ne signifie pas que l’on baisse les bras, qu’on abandonne ni qu’on cède le volant de notre vie à quelqu’un d’autre, mais qu’on cesse de s’accrocher à une idée fixe, à une opinion, à une façon de voir ou de faire les choses pour laisser place à quelque chose de frais, de nouveau dans nos vies.
Ici, vous croyez peut-être que renoncer au contrôle risque de vous rendre encore plus vulnérable ? C’est exactement le contraire ! Quand nous laissons aller le contrôle, nous sommes plus intuitifs, plus créatifs, plus ouverts à nos ressources intérieures et aux opportunités qui s’offrent à nous. Nous sommes plus présents, plus attentifs et plus énergétiques, car contrôler, vous le savez aussi bien que moi, nous coûte terriblement cher en énergie.
Pour laisser aller le contrôle, on doit réhabiliter notre confiance en nous-mêmes. Comment ? En redevenant maître de notre attention, en la focalisant sur les éléments positifs dans nos vies et en pratiquant régulièrement la méditation de la confiance offerte gratuitement sur notre chaîne YouTube.
Bonne découverte, bonne pratique et que la vie vous soit douce,
Nicole
Références : L’Art de se réinventer, Nicole Bordeleau, éditions de l’Homme et à compter de mai 2018, chez Pocket. Vivre sans peur, Brenda Shoshanna, Pocket.