Auparavant, si l’on voulait littéralement me faire monter sur mes grands chevaux, on n’avait qu’à me conseiller de « lâcher-prise ». Cela avait le même effet sur moi que de dire à quelqu’un qui est au bord du précipice de se détendre !
À mes yeux, l’acte de lâcher prise signifiait que j’acceptais une défaite. J’avais l’impression qu’on me demandait d’abandonner mes rêves et de mettre de côté mes ambitions.
Et toute cette confusion autour du fameux » lâcher-prise » gardait mon esprit figé derrière une lourde porte faite de peur et de résistance.
Le processus que je viens de décrire est profondément puissant. Le refus de lâcher-prise, c’est le refus de céder le passage à la vie. Et si vous regardez de près derrière cette résistance, vous allez découvrir que votre énergie vitale est bloquée. Cette vitalité qui est prise au piège ne circule plus dans votre corps, dans vos relations, dans votre vie. C’est ce qui explique la fatigue ressentie, la lourdeur et la confusion qui accompagnent le refus de laisser-aller.
Un jour, alors que je participais à une retraite de méditation silencieuse de dix jours, l’instructeur se mit à répéter tout doucement : « Laisser aller. Lâchez prise ».
Parce que j’étais assise en silence et que je méditais, je pouvais maintenant mieux ressentir le sens profond de cette expression. Je pouvais voir clairement à quel point je m’accrochais et que je m’agrippais intérieurement. En réalisant cela, je me suis mise à respirer lentement et profondément pour me dégager intérieurement de ma peur et de ma résistance face au changement.
Lâcher prise, je venais de le comprendre, voulait dire de me départir de ce qui me limite, me diminue, m’empêche d’avancer et d’évoluer. L’instruction donnée n’était pas celle d’abandonner mes rêves, mais de laisser partir la peur, le chagrin, le désespoir ou toute autre forme de souffrance intérieure.
Cet espace dégagé par le lâcher-prise, c’est une porte qui s’ouvre en soi. Une porte qui s’ouvre sur d’infinies possibilités.
Depuis ce temps, la vie a mis sur mon chemin d’innombrables opportunités pour pratiquer le lâcher prise. Mais aujourd’hui, je le fais avec beaucoup moins de résistance. Car je sais que dès l’instant où on lâche prise intérieurement, des choses vraiment importantes telles que la créativité, la paix intérieure, la joie de vivre se remettent à circuler abondamment dans notre vie.
À méditer.
Que la vie vous soit douce,
Nicole
(Ce texte est inspiré d’un passage dans l’Art de se réinventer, publié aux éditions de l’Homme).