De nos jours, la frénésie enivrante du cyberespace stimule l’avidité, le besoin de posséder davantage de biens, le goût du divertissement et de la nouveauté. À cause du nombre croissant de messages publicitaires et de sollicitations, nous ne savons plus faire la différence entre nos besoins vitaux et nos envies superficielles, lesquelles s’additionnent avec le temps. Ainsi, nous perdons la vraie nature du désir, celui qui est porteur de sens et de bonheur dans notre vie.

Cela dit, la paix intérieure n’est pas l’extinction définitive de tous nos désirs, mais le renoncement à ceux qui nous volent l’instant présent, qui nous affaiblissent moralement et nous font souffrir intérieurement.  Par où commencer ?  Il faut d’abord comprendre que de nombreux désirs sont induits par un esprit qui n’est pas entraîné à maintenir une attention soutenue et déliée. Laissé ainsi, sans entraînement, l’esprit devient vulnérable, distrait, instable. L’agitation, l’ennui, l’anxiété, l’insatisfaction chronique et la quête incessante de toujours en vouloir plus s’en emparent.

Pour nous libérer des tiraillements de ces vaines envies, nous devons reprendre les rênes de notre attention. Quand on s’incarne dans son corps, qu’on se lie à ses souffles, qu’on est attentif à ce qui est là, dans l’ici et le maintenant, graduellement les automatismes se résorbent. La réactivité s’éteint. La pulsion meurt. En conséquence, l’esprit se détache peu à peu des désirs superficiels pour concentrer son énergie sur les véritables besoins. Faites-en l’expérience.

Tout en vous établissant dans une position digne et confortable, respirez lentement, consciemment. Détendez-vous intérieurement pendant quelques minutes puis observez calmement les pensées, les envies, les insatisfactions et les désirs aller et venir dans votre esprit. Observez- les apparaître, disparaître, réapparaître et repartir. Sans jugement, sans attente, restez simplement témoin de ce qui est. Au bout d’un moment, vous découvrirez par vous-même que la véritable liberté n’est pas de céder à tous les caprices du moi, mais de vivre plus consciemment l’instant présent.

Que la vie vous soit douce,

Nicole

Court extrait tiré de Tout Passe, cartographie d’un désir, publié aux éditions Édito.

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