De nos jours, attendre plus d’une minute pour recevoir une réponse à un courriel ou à un texto, pour beaucoup d’entre nous, c’est trop long. L’impatience de notre société est de plus en plus palpable. Nous faisons maintenant partie d’une culture qui vit au diapason de la vitesse, de l’immédiateté et de la brièveté de toute chose. Et nous réagissons rapidement, sans prendre le temps de réfléchir, car nous avons de plus en plus de mal à composer avec l’insoutenable pesanteur d’attendre pour quoi que ce soit.
Ici, il n’est pas question pour moi de faire une leçon de morale à qui que ce soit. Même si j’enseigne le yoga et la méditation, et pratique moi-même ces disciplines au quotidien depuis plus de vingt-cinq ans, je suis bien loin d’être patiente, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept. Et si j’ai fait de beaux progrès en la matière, il me reste encore du chemin à parcourir. Heureusement, grâce à la pratique de la méditation, j’avance chaque jour, pas à pas, sur le chemin de la patience.
Qu’est-ce que la véritable patience ?
Contrairement à ce que l’on croit, être patient, ce n’est pas assumer un rôle de victime ni attendre les bras croisés que les choses se règlent d’elles-mêmes. Au contraire. La patience n’est pas un état d’attente. C’est un état de pleine présence. Une pleine présence à ce qui est. Une pleine présence à ce qui est à venir.
Lorsqu’on s’établit dans la patience, chaque expérience a un sens. La patience nous enseigne l’acceptation du rythme naturel des choses. Elle nous aide à traverser les difficultés de l’existence. Elle nous apprend à savourer l’instant présent et à cheminer intérieurement vers la joie, le contentement et la paix intérieure.
La patience, c’est une boussole intérieure qui nous guide quand c’est le temps d’avancer. Qui nous indique quand c’est le temps d’attendre. Quand c’est le moment de poser une action. Quand c’est le temps de lâcher prise. En ce sens, la patience nous enseigne la différence entre “répondre” et “réagir”. Réagir, c’est agir sans réfléchir. Répondre, c’est avoir la patience d’observer calmement ce qui est, ce qui nous est demandé, et de choisir adéquatement l’attitude ou l’action à poser.
APPRENDRE LA PATIENCE
Cet état d’être en harmonie avec la vie peut se cultiver partout, en tout lieu, en toute circonstance, y compris dans les tout petits gestes du quotidien. Exercer sa patience, c’est comme exercer un muscle : si on le fait un peu tous les jours, on progresse rapidement. Voici quelques suggestions à appliquer dans notre vie de tous les jours.
Le matin, avant de sauter du lit, prenez trois longues et profondes respirations en établissant fermement en vous-même l’intention d’être plus patient dans la journée à venir.
En file d’attente ou dans un bouchon de circulation, cédez votre place de temps à autre. Laissez quelqu’un devant vous et profitez de ce moment pour revenir à votre souffle et à votre corps qui le mérite tant.
Dans une conversation, évitez de couper la parole à l’autre. Cet exercice est particulièrement efficace lorsqu’une discussion risque de s’enflammer. C’est le temps de respirer calmement et d’écouter, sans jugement, même face à ce qui est douloureux. Bien que ce ne soit pas facile à faire, être patient dans un tel cas peut éviter bien des dégâts.
Une fois par jour, quand vous marchez pour vous rendre à tel ou tel endroit, ralentissez le rythme de vos pas pendant deux ou trois minutes. Une marche méditative, si brève soit-elle, nous apprend doucement la patience.
Toutes les fois où vous regardez l’heure par impatience, servez-vous de ce réflexe pour vous rappeler de vous détendre intérieurement. Détendez votre visage, votre cou, vos épaules, vos mains, votre ventre, votre dos, vos jambes.
Avec le temps et ces quelques exercices, il vous sera de plus en plus naturel d’être patient. Patient envers vous-même. Patient envers les autres. Patient envers le monde qui vous entoure.
Un mot en terminant : il faut s’accorder du temps pour devenir plus patient, mais lorsqu’on y parvient, on imprime une direction nouvelle à sa vie.
Bonne pratique !
Que la vie vous soit douce,
Nicole