Parmi mes expériences les plus significatives, la méditation est celle qui m’a appris le plus sur moi-même.
De fait, c’est l’outil le plus puissant qui m’ait été donné.
Alors qu’auparavant, je courais à droite, à gauche et dans tous les sens pour apaiser des peurs et des angoisses,
j’ai appris en méditant à donner un sens à mes expériences en les accueillant, sans jugement.
Lorsqu’on s’assoit avec soi-même, immobile et en silence, lorsque rien n’est imposé par notre volonté,
rien n’est évalué ni jugé par notre égo, rien n’est forcé ni forgé par notre mental, quelque chose se transforme.
L’ascèse méditative, souffle par souffle, instant par instant, retire les filtres et les projections de notre esprit.
Les concepts, les étiquettes, les idées fixes, les masques, les mécanismes de défense, les fausses identités, tombent.
Quand nous ne portons aucun jugement de valeur sur notre expérience du moment présent, quand nous
observons, nous ressentons, nous dirigeons toute notre attention sur ce qui est là, notre esprit s’apaise et se clarifie.
Dès lors, on réalise que tout ce qui nous semblait figé, solidifié, matérialisé, ne reste jamais immuable.
Tout est appelé à changer, continuellement.
Les pensées, les idées, les fourmillements, les sensations de pression, les douleurs, les inconforts, rien n’est permanent.
Suite à cette prise de conscience, nous sommes plus ouverts à accueillir nos ressentis et nos émotions.
En retour de ce travail d’acceptation du réel, la pratique nous gratifie de ses fruits : notre concentration se renforce,
notre attention se déploie plus largement, nos craintes s’évaporent, nos résistances s’amenuisent.
Au fil du temps, devant l’imprévisibilité, on apprend à se faire confiance plus aisément.
On apprend à lâcher-prise plus aisément, on parvient aussi parvient à faire preuve au quotidien de plus de résilience
face à l’incertitude, l’impermanence et face à l’inconfort. Certes, l’ascèse requiert patience et persévérance.
Et l’on n’en retire ni gloire ni honneur. En d’autres termes, la pratique méditative est humble, c’est-à-dire
qu’elle nous maintient face à cette brûlante vérité : les réponses à nos questions les plus angoissantes se trouvent
souvent au centre de nous-mêmes.
Bonne pratique,
Nicole