Mes chers amis,
Dans un monde où les nouvelles anxiogènes déferlent, j’essaie de préserver comme la prunelle de mes yeux la préciosité de la joie. Je parle ici d’une joie pure qui jaillit de la profondeur de notre être qu’on appelle « ananda ». C’est le thème que j’explore dans notre série balado, cette semaine.
Les hindous utilisent ce mot sanskrit pour désigner une joie céleste. Les bouddhistes, eux, l’emploient pour exprimer une félicité qui n’est soumise à aucune condition extérieure.
C’est une joie qui ne découle pas d’un plaisir passager. Sa racine est beaucoup plus profonde. De fait, cette joie n’est pas conditionnée par les phénomènes et les circonstances du monde extérieur. C’est une présence si vive, si pure, si vraie qu’elle possède une touche d’infini.
Ce sont nos attachements, nos désirs et nos exigences qui nous interdisent l’accès à cette joie profonde. Certains pourraient croire qu’un tel état d’être est l’apanage des sages et des bienheureux, mais c’est une fausse croyance. Cet élan de joie pourrait surgir là où vous êtes, dans un moment des plus banals.
En fait, il se manifeste à travers une pleine acceptation du moment présent. La pratique de l’attention est son chemin d’accès. Non pas celle qui focalise le mental sur un but précis, mais celle qui est vaste, généreuse, enveloppante et détendue.
Cette joie se cultive par le biais de notre pleine présence. Je crois que pour en redécouvrir la saveur, il nous faut passer par la voie du cœur pour retracer en soi une sensation d’harmonie avec ce qui est.
Revenir à un moment de notre existence où l’avidité et le jugement étaient suspendus. Se réapproprier le regard authentique et confiant que nous portions, enfant, sur la vie. Et, surtout, le maintenir ouvert sur le monde. Même timidement. Même incomplètement.
Une façon toute simple et concrète d’inviter cet état de joie à se manifester dans notre quotidien consiste à se réserver une demi-heure de pure créativité chaque jour. De s’ouvrir à l’aventure de créer, de tenter une nouvelle expérience, de laisser courir notre imaginaire.
Soyez sans raison, disent les sages de ce monde, et la joie vous suivra ! Dansez. Dessinez. Chantez à tue-tête. Peignez. Sculptez. Saisissez un instrument de musique et jouez-en. Inventez un rituel. Préservez comme la prunelle de vos yeux cette joie pure et enfantine d’explorer le monde sans l’intervention du mental. Allez-y ! Soyez souple, ouvert et disponible d’esprit. Exit les règles, les restrictions, les qu’en-dira-t-on !
Chez les enfants, la créativité est aussi naturelle que la respiration ; alors, oubliez votre âge, votre condition physique, votre poids, vos limitations. Surtout, surtout, oubliez toute notion de perfection. Repoussez les frontières. Libérez-vous de vous-même. Transcendez vos peurs. Et fabriquez-vous des ailes !
Que la vie vous soit douce,
Nicole