Au beau milieu d’une file d’attente, dans une brûlerie du centre-ville de Montréal, deux jeunes femmes discutent. À l’évidence, elles sortent d’une classe de yoga, car chacune porte un tapis roulé sous le bras. Peu après, sirotant un café latté, l’une d’elles déclare à propos de leur instructeur : « Son cours est trop spirituel, il fait fuir le monde ! »
Spirituel, vous dites ? De quoi parle-t-on, au juste ? Il semble bien qu’au fil du temps ce terme ait perdu une partie de son sens. Quand un mot comporte plusieurs acceptions peu ou mal différenciées, il est considéré comme ambigu par les linguistes.
Forcément, c’est le cas du mot « spiritualité ». Qui souhaite s’en convaincre n’a qu’à naviguer en ligne pour découvrir qu’une pléthore de techniques, de méthodes et de pratiques, sans parler des différents cultes, églises et religions, renvoient à ce terme. La néo-spiritualité semble avoir glissé bien des choses sous le voile mystérieux du « spirituel ».
Sous l’appellation « spiritualité » se côtoient des textes sacrés très anciens, des ouvrages religieux de toutes les traditions, des contes initiatiques, des ouvrages philosophiques, des manuels d’initiation à des ascèses ancestrales ou encore des pratiques issues des récentes tendances du Nouvel Âge, de l’ésotérisme, de la croissance, du développement et du coaching personnels …
Extrait tiré de Revenir à l’Essentiel