Au cours de notre existence, nous aurons tous à traverser des périodes de transitions, à vivre des changements. Un changement de vie, qu’il provienne de notre volonté ou qu’il nous soit imposé par des circonstances extérieures, implique de clore un cycle. Cela signifie que le moment est venu d’honorer ce qui a été, d’apprendre de nos expériences et de tourner la page pour prendre un nouveau départ.

Quand on s’engage dans une nouvelle voie, souvent la peur nous attend au tournant. C’est normal, car nous quittons la sécurité et le confort de ce qui nous est familier pour nous engager vers l’inconnu. L’unique manière de traverser cette période de transition, c’est de faire la paix avec l’inconfort qu’apporte le changement dans notre vie.

L’acceptation active de l’inconfort nous apportera un sentiment d’apaisement plus vite que si l’on résiste. Quand on résiste, l’ego prend les commandes de la situation et il s’empare de notre esprit. Le cas échéant, on s’invente des scénarios terrifiants. Nos émotions s’enflamment. Nous perdons nos repères et nous devons prisonniers de la peur et de l’anxiété.

L’un des moyens les plus efficaces pour négocier ce passage, c’est de laisser parler la peur. Peu importe sa forme — que ce soit la peur de regretter notre vie d’avant, de se tromper, d’être malheureux à la suite de tel ou tel changement, etc. —, la peur perd de sa force dès qu’on a le courage de l’écouter ou de la nommer.  Ainsi, en admettant ce qui nous effraie, nous découvrons que nos peurs ne sont que des pensées qui, très souvent, déforment la réalité.

Pour se libérer de ces pensées anxiogènes, plusieurs techniques sont efficaces, mais celle que je préfère, c’est de laisser « parler » mes peurs sur papier. Cet exercice m’est encore plus indispensable quand je m’apprête à faire un changement important dans ma vie.

La méthode est simple : il s’agit d’abord de fermer les yeux et de prendre le temps de respirer. Grâce à la respiration, vous serez moins enclin à vous perdre dans des scénarios qui alimentent vos peurs. Après quelques respirations profondes, rouvrez les yeux et notez librement, et durant de nombreuses minutes, ce qui vous trouble, vous angoisse, vous questionne, vous confronte et vous déstabilise.

Ne portez aucun jugement sur ce que vous écrivez, faites simplement laisser les mots défiler sur la feuille.   Cet exercice vous aidera non seulement à prendre du recul face à vos peurs, mais aussi à faire le tri dans vos pensées, à vous libérer de l’angoisse générée par ces pensées.Petit à petit, tout comme l’eau érode une pierre, la peur se dissout dans l’encre et le papier.

La pratique contemplative d’écrire nos peurs permet de prendre du recul et de mieux voir en soi. Par la suite, en relisant vos mots, vous serez plus calme et centré. Vous saurez faire la différence entre ce qui appartient à votre imaginaire et ce qui est réel. Ce faisant, vous accueillerez mieux le changement à venir.

Grâce à cet exercice, on réalise souvent que la peur du changement est en réalité une forme d’excitation qui cherche une voie pour s’exprimer. Quand on lui donne une feuille de papier, la peur cède progressivement sa place à la confiance et à la joie libératrice de se réinventer !

Bonne pratique !

Nicole

(Ce billet est inspiré d’un thème paru dans mon livre, l’Art de se réinventer, éditions de l’Homme)

Pin It on Pinterest