Lors d’une récente conférence, un participant m’a demandé quelle  pratique avait eu le plus d’impact dans ma vie ? Était-ce le yoga ? Le Qi Gong Yoga ? La méditation ? À cette question, j’ai répondu simplement : la pratique qui m’a transformée, c’est l’auto-compassion. Voici comment.

Il y a une quinzaine d’années, alors que je me critiquais sévèrement pour je ne sais plus quelle raison, soudain une  phrase est montée de mon coeur à mes lèvres : que la vie me soit douce. Du coup, j’ai su que c’était un immense cadeau et que ces mots allaient m’aider à changer ma façon d’être. J’ai commencé à les répéter comme un mantra.

Au départ, je les  répétais de façon mécanique et sans trop y croire, mais avec le temps et la pratique, cette phrase s’est infiltrée doucement dans mes souffles, dans mon corps, dans mon esprit et dans ma vie. En m’exerçant ainsi, jour après jour, à adoucir mon regard envers moi-même, j’ai pris conscience que l’auto-compassion nous aide à guérir et à transformer grandement la relation que l’on entretient avec soi-même.

À travers cette pratique, nous apprenons à nous offrir le même respect et la même tendresse que nous accordons aux personnes de notre entourage. Ainsi, en adoucissant notre regard envers nous-mêmes, nous sommes moins enclins à juger et à critiquer les autres.  Être compatissant envers soi donne aussi la force intérieure de faire face à nos difficultés, à nos déceptions et à nos blessures avec plus de résilience.

Pratiquer l’auto-compassion, c’est entrer en amitié avec soi-même au coeur d’un moment difficile. Tout comme nous accordons notre pleine attention à un être cher en l’écoutant le coeur ouvert, on peut s’offrir la même expérience à soi-même, la même expérience. Finalement, c’est grâce à cette compassion en action que nous arrivons à faire des changements importants et pour le meilleur dans notre vie.

En lisant ce texte, certaines personnes seront mal à l’aise à l’idée de s’offrir de la compassion. Elles ont peur de devenir égoïstes, arrogantes ou trop centrées sur elles-mêmes. Mais c’est là une idée totalement fausse.

Remémorez-vous une expérience douloureuse du passé et demandez-vous si la douleur, le chagrin et l’angoisse de ce moment-là n’auraient pas été plus faciles à supporter avec un peu de bienveillance et de douceur envers vous-mêmes ?

Je sais que des sceptiques vous diront que la compassion n’est pas la réponse à  tout. Certes, non. Mais de nombreuses études scientifiques prouvent que la capacité d’avoir une attitude positive envers soi-même est un facteur essentiel dans toute transformation. Quand la compassion est jumelée au discernement et à l’action, elle possède un pouvoir immense. De plus, on ne peut arriver au véritable bonheur et  à la paix intérieure, sans compassion.

Quels que soient nos problèmes, adoucir notre regard envers nous-mêmes, c’est un premier pas pour se frayer un passage à travers la forêt d’angoisses et trouver la porte de sortie vers la lumière. À partir d’aujourd’hui, je vous invite à vous exercer avec moi à la plus puissante des pratiques : la compassion envers soi, envers les autres, envers le monde qui nous entoure.

Que la vie vous soit douce,

Nicole

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